Le dollar recule face à ses homologues du G10 et aux monnaies émergentes. Depuis l'annonce du statu quo de la Banque du Japon cette nuit, les cross JPY enregistrent un pull-back soutenu. Au Royaume-Uni, la production industrielle a enregistré une accélération supérieure aux attentes, ce qui a stimulé les haussiers de la livre avant la réunion de la Banque d'Angleterre jeudi. L'EUR/GBP est tombé à un plus bas d'un mois. Par ailleurs, l'euro progresse face au dollar, tandis que les traders cherchent des opportunités de vente sur rebond. Soulignons que le risque événement augmente avec le retour de la crise ukrainienne au premier plan.
Les baissiers de l'euro battent en retraite
La reprise de l'EUR/USD se renforce après les commentaires des responsables de la BCE Yves Mersch et Ewald Nowotny, selon lesquels il n'y a aucune urgence à accroître les mesures de soutien, sans doute parce que la BCE ne peut à elle seule résoudre la crise de la zone euro, qui va bien au-delà du pouvoir de la politique monétaire. Quoi qu'il en soit, la persistance des craintes de déflation a un impact positif concret sur les taux d'intérêt réels, ce qui est considéré comme la raison majeure de la fragilité des pull-backs de l'EUR/USD malgré le durcissement de ton de la Fed.
L'EUR/USD a effacé la résistance de la zone 1.3738 / 52 (MM50 et Fibonacci à 23.6% de la hausse de novembre-décembre) à l'ouverture des échanges européens ce matin. Les indicateurs de tendance et de dynamique restent nettement baissiers, mais la semaine a démarré sur une note positive, avec un renforcement du soutien sur la MM100 (1.3694). Au vu du biais baissier plus large, nous restons vendeurs sur rebond tant que la résistance sur la MM21 tient (1.3809).
L'EUR/GBP est tombé à un plus bas d'un mois (0.82358) à Londres, après la publication de l'accélération inattendue de la production manufacturière et industrielle britannique en février. Compte tenu de la forte tendance négative, nous conservons notre position baissière. L'objectif suivant se situe à 0.82042 (plus bas du 5 mars).
France : chiffres mitigés
Le déficit commercial français a diminué de -5,732 à -3,368 millions d'euros en février, mais le déficit budgétaire s'est accru de 12.7 à -25.7 milliards d'euros. A en juger par la situation politique et micro-économique du pays (hausse des impôts, chômage, tensions politique, accroissement du ressentiment contre l'austérité), nous craignons que ces chiffres cachent des problèmes non résolus, comme dans d'autres pays périphériques de la zone euro. Le climat devrait se tendre en Europe à l'approche des élections.
Le yen grimpe après le verdict de la BoJ
Comme nous nous y attendions, la Banque du Japon s'est engagée à accroître la base monétaire au rythme annuel de 60-70 000 milliards de yens. Eu égard à l'augmentation conséquente de la TVA (de 5% à 8%), elle pourrait prendre des mesures de relance supplémentaire lors des réunions de juin/juillet, après évaluation de l'impact de cette hausse sur la dynamique des prix au niveau national. Selon nous, sa décision de reporter une action vise à maximiser les bénéfices de mesures supplémentaires. Son programme massif d'expansion monétaire étant déjà en cours, le timing d'un plan de relance marginal (d'environ 1-2 000 milliards de yens) est crucial pour générer une réaction relativement importante sur les marchés. D'où un paradoxe : les attentes d'une "surprise en juillet" pourraient-elles réduire la volatilité sur les cross du yen ? La volatilité implicite 1 mois sur l'USD/JPY a atteint 7.40%, son plus bas niveau depuis novembre 2012, date où Shinzo Abe a fait part de sa volonté de stimuler agressivement l'inflation au Japon.
L'absence d'action de la BoJ a fait refluer l'USD/JPY à 102.75 à Tokyo. Le cross continue de reculer en Europe, les traders ajustant leurs positions, et il devrait rester sur cette lancée à New York. Le biais intraday est clairement baissier. Les offres devraient se maintenir sous le haut du nuage journalier d'Ichimoku (103.10). On note des demandes d'options au-dessus des 102.75 pour une expiration aujourd'hui, tandis que l'intérêt vendeur s'intensifie au-dessous.
De même, l'EUR/JPY est offert sous la MM21 (141.67). La MACD (12, 26) est entrée en zone baissière et laisse entrevoir une correction baissière accrue pour une clôture journalière sous 141.80. Le cross devrait entrer dans le nuage journalierd'Ichimoku (139.39/140.96). Des barrières d'options avec expiration aujourd'hui se tiennent à 142.00/10.
EUR/USD L'EUR/USD s'approche du support majeur des 1.3643. Les résistances horaires sont formées parle plus bas du 02/04/2014 (1.3753) et le canal baissier (autour des 1.3786). Les supports horaires se situent à présent à 1.3694 (plus bas du 07/04/2014) et 1.3673. A long terme, l'EUR/USD enregistre toujours une succession de plus hauts ascendants et de plus bas ascendants. Toutefois, les derniers nouveaux plus hauts insignifiants enregistrés (suggérant un potentiel coin haussier à court terme) indiquent un essoufflement de la progression. En conséquence, nous préférerions vendre les rallyes surévalués à court terme. Une importante résistance se trouve actuellement à 1,3876 (plus haut du 24/03/2014).
GBP/USD Le GBP/USD fait l'objet d'un intérêt acheteur près du support implicite du canal ascendant (autour des 1.6538). La résistance horaire des 1.6621 (plus bas du 02/04/2014) est testée. D'autres résistances se tiennent à 1.6684 et 1.6718 (voir aussi la ligne de tendance baissière). Un autre support se trouve à 1.6460. À long terme, les prix continuent d'évoluer dans un canal haussier. En conséquence, un biais haussier sera toujours favorisé aussi longtemps que le support des 1,6460 restera intact. Un autre support clé se trouve à 1,6220 (plus bas du 17/12/2013).
USD/JPY L'USD/JPY teste le support des 102.68 (voir aussi le retracement de 50%). Une cassure de ce niveau invaliderait les récentes améliorations techniques et ouvrirait la voie à un nouveau recul vers les supports 101.72 et 101.20. Les résistances horaires se trouvent à 103,44 (ancien support) et à 104,13. On anticipe une tendance haussière à long terme, tant que la zone de support clé formée par la moyenne mobile quotidienne à 200 jours (autour de 100.80) et 99.57 (voir aussi la ligne de tendance haussière commencée à partir d'un plus bas de 93,79 (13/06/2013)) restera intacte. Une résistance importante se situe à 110,66 (plus haut du 15/08/2008).
USD/CHF L'USD/CHF n'a pas réussi jusqu'ici à casser la résistance clé des 0.8930 et elle teste à présent le support implicite de sa ligne de tendance haussière (autour de 0.8859). Un autre support horaire horizontal se trouve à 0.8844 (plus bas du 03/04/2014) et 0.8814. Une résistance horaire se tient désormais à 0.8953. Dans une perspective de plus long terme, la structure présente depuis 0,9972 (24/07/2012) est considérée comme une grande phase de correction. Les améliorations techniques observées récemment suggèrent un affaiblissement des pressions vendeuses. Une cassure nette de la résistance clé à 0,8930 ouvrirait la voie à une évolution supplémentaire vers la résistance des 0,9038 (plus haut du 12/02/2014).